La Yegros
PAYS: Argentine
LABEL: Canta La Selva records
ALBUM: Nouvel album en mars 2024
STYLE: Latin Digital Folklore
LINE UP: 5 (chant, claviers/accordéon, guitare, percussions, électronique)
BOOKING: Worldwide/Monde
TOURNÉE: Avril à Novembre 2024
Avec un nouvel album de La Yegros, arrive aussi la promesse de concerts dévastateurs, qui sont autant de défis à ceux qui ne dansent jamais. La chanteuse dégrippe les corps les plus rouillés, en irradiant son énergie comme si elle crachait des boules de feu, avec la joie communicative propre aux peuples sud-américains. La réputation de sa générosité, qui a fait le tour du monde, la précède si bruyamment qu’on en oublie parfois de considérer sa musique, et la prouesse qui la caractérise. Son troisième album réitère pourtant, avec une ambition accrue, le tour de force déjà opéré avec Viene de Mí (Parlophone, 2013) et Magnetismo (Soundway, 2016). Suelta, que l’on peut traduire comme une invitation au lâcher-prise, accélère même la fusion des genres musicaux constitutifs de sa personnalité. La Yegros est native de Buenos Aires et ses parents sont originaires de Misiones, une province du nord-est qui enfonce sa langue entre le Brésil et le Paraguay. Cette enclave, dont les frontières sont poreuses aux rythmes extérieurs, pratique le chamamé (mélange de polka et de musique guarani) et se déhanche sur la cumbia colombienne. Ces deux genres, mâtinés de folklores andins, sont ensuite passés à la moulinette du dancehall jamaïcain et des productions électroniques, composant un cocktail dont seule La Yegros détient le brevet.
Ainsi grandie dans une banlieue de la capitale cosmopolite, irriguée par les traditions rurales du pays, aujourd’hui basée entre la France et l’Argentine, La Yegros ne triche pas avec son identité, aussi composite que l’est sa musique. Cette sincérité se retrouve dans les chansons de Suelta, dont elle est majoritairement l’auteure et compositrice, puisant son inspiration dans des considérations tantôt intimes ou sociales, en exaltant la place des femmes : « Tenemos voz » (« Nous avons de la voix »), scande-t-elle avec la MC britannique Soom T. Elle continue aussi de compter avec des collaborateurs fidèles, dont Daniel Martin, compositeur de « Viene de Mí », son premier hit qui continue de retourner les dancefloors internationaux. Compagnon de route depuis ses débuts, le producteur argentin King Coya (Gaby Kerpel), qui contribua à définir la ligne électropicale de La Yegros, renouvelle pareillement son bail. Une production sur laquelle se sont aussi penchés deux nouveaux venus, et pas des moindres : Eduardo Cabra, moitié du duo portoricain Calle 13 (plusieurs fois récompensé aux Latin Grammy Awards), ainsi que le Néerlandais Jori Collignon qui fomente les bombes global beat de Skip&Die. La Yegros est suffisamment sûre d’elle-même pour vouloir aussi bien s’entourer.
Ainsi appuyée sur une équipe de sorciers du son, La Yegros libère son tempérament survolté tout au long de Suelta. D’autant que l’album présente aussi des couleurs originales, tout en poursuivant son exploration des folklores du Nord. Au carnavalito et à la cumbia – déjà présents sur Magnetismo – s’ajoutent désormais les rythmes du huayno et de la chamarrera, les sonorités colombiennes des flûtes andines et des ingrédients moyen-orientaux, tandis que le chamamé est métamorphosé pour conquérir les dancefloors internationaux. Des ambiances enivrantes mais pas seulement, puisque la chanteuse distille également des émotions poignantes : mélancolique quand elle rembobine le fil de ses origines, elle exprime son indignation, et même sa colère, au moment d’aborder des thématiques sociales : elle appelle notamment les femmes à réclamer le respect qui leur est du, en unissant leurs voix à la sienne. Argentine et citoyenne du monde, La Yegros montre ainsi qu’elle est une artiste de conviction, dotée d’une conscience aigüe. Sa liberté de ton propulse la réussite de ce nouvel album, à la fois plus puissant et plus sophistiqué que ses prédécesseurs. Enfin, Suelta fournit à son auteure les munitions de ses prochains concerts, dont on attend qu’ils prolongent la combinaison irrésistible des formes novatrices et des intentions festives. Désignée comme la reine de la nouvelle cumbia, La Yegros n’est pas prête d’abandonner son trône.
Références: Lincoln Center New-York (US), Lollapalooza (Argentina), Roskilde (Denmark), Fusion Festival (Germany), Sziget Festival(Hungary), Transmusicales (France), Jazz Café (UK), Paleo (Switzerland), Printemps de Bourges (France), La Cigale (France), La Linea (UK), Les Vieilles Charrues(France),Mawazine Festival (Morocco), Lowlands (The Netherlands), Chill Out Festival (Turkey), Esperanzah (Belgium), Mundial Festival (Canada), Way Out West (Sweden), Womex (Spain), Seoul Music Week (Korea)…
« De la world music qui fait rêver et danser. » – Les Echos
« Exubérante diva argentine. » – Le Point
« Si jamais Pedro Almodóvar voulait une nouvelle muse, il n’a pas besoin de chercher plus loin que La Yegros, la reine excentrique de la nu cumbia. » – Songlines (UK)